Pierrelion GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE–
- Nom
- Pierrelion GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE
Famille avec les parents |
père |
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mère |
Jehanette ROBERT Naissance : Décès : |
Mariage : 26 août 1540 — |
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frère |
Daniel GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE Naissance : Décès : |
lui |
Pierrelion GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE Naissance : LES PONTS-DE-MARTEL, -, Neuchâtel, Suisse Décès : |
frère |
Abram GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE Naissance : Décès : |
frère |
Jean GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE Naissance : Décès : |
Famille avec ?? … |
lui |
Pierrelion GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE Naissance : LES PONTS-DE-MARTEL, -, Neuchâtel, Suisse Décès : |
épouse |
?? … Naissance : Décès : |
fils |
Naissance : Les Ponts-de-Martel, -, Neuchâtel, Suisse Décès : mai 1626 |
fils |
Balthazar GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE Naissance : Décès : après 1664 |
fils |
Détails privés |
fils |
Détails privés |
- Génération 1
Pierrelion GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, fils de Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Jehanette ROBERT, naquit à LES PONTS-DE-MARTEL, -, Neuchâtel, Suisse.
Enfants de Pierrelion GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et ?? …:
- Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE (–1626)
- Balthazar GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE (–1664)
- Détails privés
- Détails privés
- Génération 2Retour en haut de la page
Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, paysan, fils de Pierrelion GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et ?? …, naquit à Les Ponts-de-Martel, -, Neuchâtel, Suisse et mort en mai 1626.
Enfants de Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Jehanne MATHILLE:
Balthazar GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, fils de Pierrelion GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et ?? …. Il est décédé après 1664.
Enfants de Balthazar GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE:
- Les détails de cette famille sont privés.
- Génération 3Retour en haut de la page
Guillaume GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, fils de Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Jehanne MATHILLE. Il est décédé avant 1674. Il a épousé Blaisa MARCHAND en mai 1639.
Enfants de Guillaume GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Blaisa MARCHAND:
Suzanne GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, fille de Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Jehanne MATHILLE.
Marie GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, fille de Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Jehanne MATHILLE. Elle a épousé Jaques GEVRIL, fils de Détails privés, le 17 février 1640.
Enfants de Marie GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Jaques GEVRIL:
Abraham GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, fils de Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Jehanne MATHILLE, naquit en 1620 à LES PONTS-DE-MARTEL, -, Neuchâtel, Suisse et mort en 1682 à l’âge de 62 ans. Il s'est marié 2 fois. La première fois, il épouse Suzanne SANDOZ, fille de Jacques SANDOZ et Blaisa CALAME, en 1655. La deuxième fois, il épouse Elisabeth JEANNERET, fille de Détails privés, en 1683.
Enfants de Abraham GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Suzanne SANDOZ:
Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, charpentier, fils de Balthazar GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE.. Il avait une relation avec Suzanne BENOIT, fille de Détails privés Il a épousé Marie GERMOND, fille de Détails privés, le 1 novembre 1674.
Enfants de Pierre GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE et Suzanne BENOIT:
- David GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE
- Détails privés
Isaac GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, maître Armurier, fils de Balthazar GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE.
Enfants de Isaac GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE:
Madeleine GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE, fille de Balthazar GRANDJEAN-PERRENOUD-COMTESSE.
Note partagée | En 1554, reconnaisance de biens à la Joux-vers-chez-Blaise-Perrenoud. 17/08/1589, vend à Jehan Comtesse une terre à Rochefort vers chez les Grands pour 300 lf. Le 20 mai 1602, rec. de biens avec ses frères, terres à la Molta, 21 faux avec maison. Daniel son frère. Claude et Blaise ses oncles, rec. de biens le mardi avant Notre Dame de mars 1560. Le 6/08/1602, reconnaisance de biens. 1602 Rec. Forain de Travers, Martel, Brot. etc. |
Note | Les Ponts - de - Martel vers 1854 par J. Jacottet. A LA RECHERCHE DES PONTS - DE - MARTEL ET DE LEURS PREMIERS HABITANTS 1 Dans son discours 1 prononcé à la séance générale du 21 juillet 1886, aux Ponts, le président de la Société cantonale d’histoire, Jules-F.-U. Jurgensen, disait que < ce village et son territoire n’a d’histoire propre et de vie autonome qu’à partir de 1652, date de la constitution d’une paroisse >, et la monographie qu’il fit de cette localité ne contient, en effet, que fort peu de renseignements sur les siècles antérieurs au XVIIme. Lorsque le comité de la Société d’histoire exprima le désir d’avoir sa réunion annuelle d’été aux Ponts-de-Martel, et que les autorités du village furent d’accord, nous nous sommes demandé s’il n’était pas possible de savoir quelque chose des Ponts-de-Martel avant les Ponts-de-Martel. La bibliographie du sujet est très mince. La Description topographique de la paroisse et du vallon des Ponts due au Pasteur Samuel Peter et parue en 1806 est comme le dit très justement Jules Jurgensen, << assez insignifiante au point de vue historique >>. 1 Travail présenté à la Fête d’Histoire aux Ponts-de-Martel le 7 septembre 1929. 2 Musée neuchâtelois, 1886, p. 201 et suiv. La Description topographique de la paroisse et du vallon des Ponts due au pasteur Samuel Peter et parue en 1806 est, comme le dit très justement Jules Jurgensen, « assez insignifiante au point de vue historique ». Le Musée neuchâtelois de 1867 (p.286 à 292) a publié une autre description des Ponts-de-Martel, par Sandoz-Rollin, de laquelle nous retiendrons cette phrase qui résume ce que l’on croit savoir de cette région : « Une forêt en 1103, un lac en 1306 et un marais en 1513. » Nous ne savons sur quoi Sandoz-Rollin s’est basé pour affirmer que la région de Martel était en 1103 une forêt, en 1306 un lac. Par contre, au début du XVIème siècle, c’est bien le marais sur lequel de nouvelles recherches d’archives vont permettre de distinguer quelque chose, de dissiper quelques toises des brouillards de la Sagne qui voilent à nos yeux le passé et l’histoire des Ponts-de-Martel. La tâche a été ardue et les résultats sont encore très fragmentaires ; mais le défrichement que nous avons esquissé, d’autres le poursuivront, et nous aurons ainsi fait, sur le plan de l’histoire, ce que les gens de la Sagne, du Locle, de travers, de Rochefort, de Corcelles et du Val-de-Ruz ont fait aux XVème et XVIème siècles pour rendre fertiles et utiles les terres et les marécages de la vallée des Ponts. Cette vallée dépendait de la baronnie de Rochefort et faisait ainsi partie du comté de Neuchâtel, tandis que la vallée de la Sagne était dans la seigneurie de Valangin. Un Rentier de Valangin1 contient, à la date de 1345, ces mots : « …le cernis entre dous mont, entre Mertel, Mont Pugin et Mont Perrous », et l’acte du 29 janvier 1359 [1360 n.st.], par lequel Jean d’Arberg reprit en fief du comte Louis de Neuchâtel la seigneurie de Valangin, indique en ces termes une limite : « …ou rochat crosiez qui est entre doues saignioules, et dis enqui tendant en l’aut de martel, et dis enqui tendant eis portes dou Locloz et sametie dou Locloz2… ».Nous avons là les plus anciennes mentions de Martel connues jusqu’à présent. Un acte subséquent, du 1er mai 1370 3 contient ces formes : « jusqu’en Martel » et « le haut de Martel, » et parle, de même que celui du 6 mai 1373 4, de l’autorisation de « faire cure ou chapelle en martel ou en la grand Saigne ». Il est permis de se demander si la région de Martel était habitée déjà à cette époque ou bien seulement un lieu de passage. Cette chapelle se serait trouvée peu éloignée de celle de la Sagne dont l’existence est attestée en 1351. 1 Archives de l’état, Neuchâtel, portefeuille n°99 Fo 12. 2 Id.,D n°3-Publié dans MATILE Monuments…, t.II, p.826, acte n°616. 3 Id.,B n°6 ; MATILE Mon…, t.III, p.939, acte n°690. 4 Id.,B n°5 ; MATILE Mon…, t.III, p.957, acte n°700. C’est sans doute à Plamboz qu’on édifia la chapelle en question, puisque, au début du XVIème siècle, une limite est indiquée comme suit « au finage de Plamboz au lieu dict es Anthy » : « …le chemin publaux et la chapelle, devers bise1… » Boyve, dans ses Annales, résume un acte du 25 décembre 1371 par lequel le comte Louis reprit en fief, de l’évêque de Lausanne, les patronages, dîmes et autres droits des églises paroissiales de Cornaux, de Wavre, de Martel au diocèse de Lausanne, comme aussi des Verrières au milieu de la Joux, ensemble les dîmes de tous les novales de toute la terre du comté de Neuchâtel, c’est-à-dire de toutes les terres qu’on y défrichait…Dans cet acte2 nous lisons Macel ou Matel et non Martel ; ce qui n’autorise pas l’identification qu’a faite Boyve. Cette église paroissiale à Martel, existant deux siècles et demi avant l’érection d’une chapelle aux Ponts-de-Martel, serait bien extraordinaire ! Vers 1376, le seigneur de Valangin, Jean d’Arberg, était en guerre avec le comte de Montbéliard qui se disposait à envahir sa terre. La comtesse Isabelle de Neuchâtel s’interposa et obtint du comte de Montbéliard d’abandonner ses projets. Elle n’en fut pas très bien récompensée par Jean d’Arberg qui, pendant cette négociation, fit une incursion militaire en Martel. Isabelle fit exposer ses griefs contre Jean D’Arberg en ces termes : …li dit sire de Vallengin et ses gent a armes ensamble a grant puissance de gent allarent en Martel en la Sagnye, en la terre et segnories de la dicte dame, et enqui ronperent et depeczarent les pont et les chemens sens la volentey et consentemant de la dicte dame ne de ses gent, pour quoy demande le dicte dame tant pour som domage come par seniure de sa terre que ha rompue douxe mille livres de Louseneix 3. Cette citation nous fait constater, non seulement, que Jean d’Arberg et ses gens d’armes connaissaient la valeur stratégique des ponts, mais surtout qu’il existait des ponts en Martel. Nous retrouverons encore dans des actes postérieurs l’indication de ponts et de pontins dans cette région ; ce qui explique le nom : Ponts-de-Martel, qui apparaît dès le début du XVIème siècle. Par une curieuse coïncidence, un autre document 4 nous apprend que Jean d’Arberg et ses gens firent aussi, à la même époque, du dégât aux pont et chemins du « Val de Morteal » (Morteau) et que la comtesse Isabelle réclama pour ses « despens, missions,et daymaiges… quaitre mille libvres losanoys ». 1 Reconnaissances de Rochefort (1512), par Claude DUBOIS,f° 182 v. 2 Archives de l’Etat, Neuchâtel, G27 n°20 ; MATILE, Monuments…, t.III, p. 936, acte n°687. 3 Id., D n°51 ; MATILE, Monuments, t III, p 1029, acte n°740. 4 Archives du baron G. de Grandmaison, à Paris : Documents Arberg, acte du 14 décembre 1376. Avec le début du XVème siècle, les mentions, les mentions de Martel deviennent plus fréquentes et la région semble sortir des brouillards. Conrad de Fribourg, comte de Neuchâtel et propriétaire de la baronnie de Rochefort, pour repeupler cette terre sur laquelle avait passé une grande mortalité, y fit venir, par exemple, Berthod , Aymonet et Estevenin, frères, fils d’Aymonet le Droz, des Verrières, et leur accensa, au finage et seigneurie de Rochefort, des possessions précédemment à Estevenin le Gris, autrement Coillard, de Montezillon1. Cela se passait le 20 juillet 1414. Quelques années plus tard - le 20 juin 1420 – Conrad de Fribourg accensait à Jaquet Quartier et à Estevenin Vuagneux, du Locle, frères, « seize faulx de cernix, a present reduite en prey, assises a l’envers des joux de Marthelz, en tirant dès la croix de Marthelz a la fontainne du biez que l’on peche, devers le vent 2… » A défaut de mentions relatives à des habitants, nous voyons que la région est au moins peuplée de poissons ou d’écrevisses puisque l’on y pêche ! En 1444, surgit une éclosion de concessions de terrains par Jean de Fribourg, comte de Neuchâtel : le 6 mai3, à Jeannin Sauvestre et à Matile, veuve de Perrod Vuillot, un pré et cernil de 64 faux « en Marthel devers la droy », 2 faux au même lieu et 2 faux « ou long du biez » ; le 20 octobre4, à Jean Tissot et à Othenin Dumont, du Locle, 30 faux de pré « au finaige de Rochefort ou près du Loscle ou lieu dictz en Marthel » ; le même jour 5, à Jeanneret Yermin et à Jean Jacob, du Locle, un cernil en pré assis « ou plain dessoubz Marthel ». Le susdit Jeanneret Yermin obtient, le 25 juin 1476, une joux réduite en pré « en la planture (ou plasture) dessoubz Marthel », et, le 28 juin 1467, 80 faux de joux « en la Joux de Marthel, c’est assavoir dès la fontayne de Bernard tirant du long de la rue Fechot et du large dès le bostard de Marthel… » Il nous semble voir, par ces accensements de terrains, cette pénétration de défricheurs « en Martel » venant de tous les côtés, mais plus spécialement du Locle et de la Sagne. Plamboz était déjà, en grande partie, occupé par des gens du Val-de-Ruz ou de la Côte ; Brot-dessus par ceux de Noiraigue et environs. 1 Reconnaissances de Rochefort (1512), par Claude DUBOIS, f° 75 v°. 2 Id., f°116 v°. 3 Id., f°126 et 128 v° . 4 Id., f°118 et 120. 5 Id., f°93 v° et 113. 6 Id., f°94 . 7 Id., f°94 v°. Les « pointes d’accensements », - si l’on peut employer ce terme pour désigner les moments où les octrois furent les plus nombreux,- eurent lieu en 1444 et 1473. Elles se reproduisirent au XVIème siècle. Correspondent-elles à un effort de colonisation et de défrichement d la part des paysans d’alentour, à une augmentation de population, à une ruée vers des terres inconnues ou vierges, ou encore à un besoin d’argent du comte de Neuchâtel ? Il y eut sans doute de tout cela. Les brèves recherches que nous avons faites et l’absence de reconnaissances de biens pour la seigneurie de Rochefort au XVème siècle, ne nous ont pas permis d’élucider plusieurs points ; mais le manque de documents du XVème siècle peut aussi signifier manque d’activité « en Martel ». La brume s’étend non seulement sur la vallée, mais encore sur le passé. Nous avons beau regarder, le paysage reste flou ; on voit remuer par endroits, mais on ne distingue presque pas de maisons ; il en existe pourtant quelques-unes. Dès le XVIème siècle, la contrée s’anime. Et ce qui l’anime pour nous, c’est un précieux et premier volume de reconnaissances de biens reçues en 1512 par le commissaire claude Dubois, notaire, et intitulé : « Livre pour magnifiques et très redoubtez seigneurs messieurs des douze Quanthons des Ligues de leur Chastellenie et mandement de Roichefort en leur conté de Neufchastel, contenant ce que a eulx appartient tant au Locle, en la Saigne que en la Chaulx d’Escoblon et es Montaignes de Plainbois et de Martel. » Ce livre1, dans lequel nous n’avons relevé que ce qui concerne Martel, mais qu’il faudrait étudier plus à fond, nous montre qu’une nouvelle « pointe d’accensements » a lieu à partir de 1508 par Louis d’Orléans, puis par les baillis, et nous apprend, dans le préambule, ce que vaut le dîme de Martel en 1512 : Item le dixme de Marthelz que se leve tous les ditz ans sus le dit lieu de Marthelz, tant en la partie devers les grandz saignes que en l’aultz du dit Marthelz, semblablement en la partie devers le Loscle, jusque eis reys de Mortaulx, et aussy en la Chaulx d’Encomblon, lequelz vault a present soixante muys advoyne. On pourrait s’amuser à chercher – peut-être en vain - ! quelle surface cultivée représentent ces 60 muids de dîme d’avoine ; mais cela nous mènerait un peu loin. Du reste, au début du XVIème siècle, la majeure partie des terres de la contrée étaient accensées, perchoyées, bornées. 1 Reconnaissances de Rochefort (1512), par Claude Dubois. Ces reconnaissances de biens, qui se réfèrent aux actes d’accensements dont nous avons parlé, nous disent donc qui possédait des terres en Martel, en indiquant le lieu exact, la contenance et les voisins limitrophes. Citons les noms de quelques-uns de ces propriétaires : Jehan Petit Clerejon, bourgeois de Rochefort, et Regnaud Benoy, de la Gratte, maire et bourgeois de Rochefort, possèdent, l’un et l’autre, 3 faux de sagne « eis saignes de Marthelz sur le biedz des pontins ». Pierre, fils feu Claude Benoy, de la Gratte, bourgeois de Rochefort, tient sa part de 9 faux « en Marthelz ». Guillaume Pinjon alias Nycola, de la Gratte, bourgeois de Rochefort, et Jean, fils feu Jacquet Jaccon alias Reveillier, tiennent 8 faux de pré « assis en Marthelz ». Jehan, fils Pierre Jaquet alias Jaccon, de la Gratte, bourgeois de Rochefort, a aussi 30 faux de pré « en Marthel touchant …le chemin des vieulx ponthins…devers vent ». Ce détail est à retenir ! Michel, fils feu Jehan Regnaud alias Jacon ; Jehan, fils Pierre Regnaud, Jaquet Regnaud aultrement Jaccon ; Pierre Ravenel, tous de la Gratte ; Jehan Donzel, de Chambrelien, tiennent aussi des pièces de terre « en Marthel ». Pierre De Brot l’aîné et d’autres De Brot ont, entre autres biens, une prise sur le « biez des saignes de Marthel » sur lequel lieu ils ont édifié un moulin et une raisse. Jaquet, fils feu Jehan De Brot ; Guillaume fils feu Pierre Mathez, du Locle ; Jehan Yrmin autrement Jeanneret, du Locle ; Petit Jehan Montandon, du Locle ; Jehan Outhenin, de la Sagne ; Pierre Matile, fils feu Perrod Vuillot, de la Sagne ; Guillaume, fis feu Perret Sauvestre, de la Sagne, et ses frères ; Henry, fils de Jehannin Bourquin, de la Sagne ; Pierre, fils feu Jehan Conrard, de Cormondrèche ; Guillaume, fils feu Guillaume Preudhon, de Peseux, et Jean Martin, l’aîné et le jeune, de Peseux, ont leurs lopins de pré, de joux, de sagnes, de rappes et mauvais lieux « en Marthel ». Il y avait pourtant encore des endroits que le seigneur n’avait attribués à personne pour tenter d’en tirer parti ou que personne, sans doute, ne voulait essayer de cultiver. Il se présenta tout de même quelqu’un pour entreprendre l’amélioration des plus mauvais lieux de la vallée. Cet homme ne fut pas un paysan, comme on pourrait le supposer, mais un homme d’Etat : Pierre Chambrier. Il remplit successivement les charges de conseiller et boursier de la ville de Neuchâtel, châtelain et receveur de Boudry, du Landeron, de Neuchâtel, maire de Neuchâtel, conseiller d’Etat, lieutenant du gouverneur. Il est mort en 1545 et enseveli dans l’église collégiale de Neuchâtel. Bernard Schiesser, bailli à Neuchâtel pour les Douze cantons des Ligues, lui accensa, en 1526, toutes les saignes que ne seront mises ny accensees a personne, icelles gesant a Martel, ainsin comme elles contiennent en long et en large, par les limittes apres declairees : que jouxte les heritages Claude Callod, Michel Callod, Guillame Callod, Jacques Bauljon, Pierre Henchemand, Michel Regnauld, Girard Regnauld, Jehan Regnauld, Guillame Nycolla, Pierret de Broth, Jacquet de Broth, Pierre Benoyt, Regnaud Benoyt, Thiebaud, Jehan et Loys de Broth, devers soleil levant, le Fabvre de la Gratte, Pierre Benoict, Pierre fils Regnaud Benoict et les Contesses, devers joram, les rays du seigneur de Travers, devers vent et les ponthins, devers bize, … et icestuy accensissement je luy ay aussy faictz en recompense des services et curialitez par luy faictz ung chascung jour a mes dictz seigneurs et pour ce que le lieu est inutille et infertille, que n’est memoyre d’humains y avoir jouyssance ny usance d’aulcungs biens, tant boys, pasturages que aultrement, a cause que gens ny bestes n’y peuvent aller en la pluspart du dict lieu, comme amplement suis informé par commis exprès et envoyez, et moy aussy l’ay veu en partie ; doncques, pour iceluy dict lieu reduyre d’inutille a utille, convertir d’infertille a fertille, et mettre de riens a valleur, pourra iceluy lieu terrailler tout a l’entour de bons et groz terraulx, et partout ou bon luy semblera… Cet acte est du 22 mai 1561. Un mois et demi plus tard, - le 8 juillet 1526 2, - Balthazar Hiltbrand, successeur du bailli Bernard Schiesser (celui qui s’en vint visiter la vallée), accordait à Pierre Chambrier, pour cinq sols de cense annuelle et dix écus d’or d’entrage, une seconde mise de sagnes en Martel limitées comme suit : … que jouxte les pontz de Martel, devers vent, les rays de Monseigneur de Vallangin, devers bize, Jehan Regnaud Jacon, de la Gratte, les Martins, de Peseulx, Jehan Jacquet et ses personniers, les Jaccon, Guillame Preudhom, les hoirs Jehan Otthenin, de la Saigne, les enfans Jehan Vuillemin, Pierre Mathille et ses personniers, et plusieurs aultres, devers joram, les Touchenetz, Vuillemin Coinchon, et plusieurs aultres, devers ouberre… 1 Reconnaissances des Montagnes de Neuchâtel (Plamboz, Martel, Brot-Dessus) (1561), par Guillaume HORY, f° 606. 2 Id., f° 607 v°. On lit encore dans cet acte que Pierre Chambrier et ses successeurs ne sont et ne seront tenuz ny doyvent et ne debvront faire ny reffaire le chemin et pont des saignes du dict Martel, ny les pontz des biez et terraulx deça et dela du dict chemin, du long et large que les dictz chemins et terraulx s’extendent et comportent, ny maintenir ny entretenir iceulx dictz chemins, pontz des biedz, terraulx semblablement, soit de boys, pierres que aultres, en quelque fasson, sorte ny manière que ce soit, tant ores que a l’advenir. Boyve raconte, dans ses Annales, « qu’il n’y avait encore en ce temps [1528], aux Ponts-de-Martel, que très peu d’habitants. Il y a plusieurs accensissements qui font voir qu’on défrichait pour lors ce lieu-là. Cette terre était très difficile à bonifier, parce qu’il y avait non seulement des bois et de la broussaille à extirper, mais aussi des marais à saigner ; c’est pourquoi on l’accensait sous des conditions très favorables ». Malgré ces bonnes conditions, les premiers efforts ne furent pas récompensés ; aussi les baillis accordèrent-ils des actes de modération du dîme. Pierre Chambrier, entre autres, en obtint deux, les 24 août 1528 et 4 février 1529 (n.st.), pour ses acquisitions de Martel et de Présec qui « par cy devant n’ont point estez cultivez ny labourez aulcungs des dictz lieux a porter grainnes nutritives aux corps humains1, et où il a fait enlever les pierres et les buissons2. Il y avait des difficultés à percevoir le dîme en temps opportun dans ces lieux éloignés et les produits se détérioraient sur les champs en attendant le passage des dîmeurs ; aussi le dîme fut-il amodéré et déclaré payable directement chez le receveur, à la Gratte ou ailleurs. Pierre Chambrier obtint encore, le 4 février 1528, la permission d’édifier une ou plusieurs maisons et d’avoir, dans chacune d’elles, un four 3. Il put, en outre, établir des monlins, raisses, batteurs et autres engins sur le cours des eaux des bieds et terreaux des sagnes de Martel, pêcher dans les dits cours d’eau, les empoissonner et y mettre des écrevisses (6 juin 1528) 4. Cette prise de possession du sol récemment accensé ne devait pas aller sans difficultés, transactions ou contestations entre particuliers. 1 Reconnaissances des Montagnes de Neuchâtel (Plamboz, Martel, Brot-Dessus) (1561), par Guillaume HORY, f° 609 v°. 2 Id., f° 612 v°. 3 En 1617, un de ses descendants construisit une maison aux Ponts-de-Martel même, sur laquelle figurent les armoiries Chambrier. 4 1 Reconnaissances des Montagnes de Neuchâtel (Plamboz, Martel, Brot-Dessus) (1561), par Guillaume HORY, f° 615 v°. Pierre Chambrier, en 1527, était en procès avec Pierre Conrard, de Cormondrèche, qui prétendait être « devantier » sur certaines terres. En effet, Pierre Conrard était au bénéfice d’un accensement de six faux de sagne sur le bied des sagnes de Martel, depuis le 10 mai 1511. Nous voyons alors mieux apparaître des maisons dans les actes d’acquisitions et des autorisations, si l’on construit des maisons, d’y avoir des fours pour cuire le pain. Les cultivateurs et défricheurs ne viennent donc plus des lieux voisins pour travailler « en Martel », ils s’y établissent à demeure. Pierre Matile, de la Sagne, et Claude, son neveu, reconnaissent posséder en 1512 « leur maison de Marthel »1. D’autres – Michel, fils de Jean Renaud alias Jacon, Jean fils de Pierre Renaud, Jaquet Renaud autrement Jaccon, de la Gratte –disent avoir leurs droits ou parts de maisons. C’est vers 1526-1528 qu’une agglomération se précise près des ponts ; ce hameau en formation s’appellera aussitôt les Ponts-de-Martel. Tout le XVIème siècle est rempli de concessions diverses relatives aux Ponts-de-Martel : octrois de fours, bois de ban, etc. C’est une preuve de la vie qui se manifestait dans la contrée. Retenons encore, en passant, ce que nous apprend un document portant en tête : « Despense du pont et fossez de Martel2. » En 1579, il a été dépensé « pour la vuidange des dits fossez a raison de iij sols foible pour toyse, revenant les deux costez a mil xxij toyse », 168 livres et 6 sols, et « pour faire a neuf les grand et petit pont de Martel », 100 livres d’argent et 6 hémines de froment. En 1580, « pour la refection du grand chemin des pontz de Martel », 500 livres d’argent, 2 muids de froment et un muid de vin. En 1593, « a esté paié a François racine, Pierre Roulet et Guillaume Simoine, massons, pour le pont de pierre a Martel », 2090 livres. En 1594, « pour la refection de la chaussee et grand chemin des pontz de Martel », 1309 livres, 1 gros. Ce document, qui date de 1600 environ, fait remarquer qu’il a été dépensé, en vingt-et-un ans, 4213 livres, plus du froment et du vin, pour ces travaux aux Ponts-de-Martel, tandis que la recette des dîmes n’a été que de 367 livres. L’Etat a donc, déjà au XVIème siècle, fait bénéficier les Ponts-de-Martel de ses largesses et facilité la conquête définitive de la contrée en améliorant les voies de communications. 1 En 1527, ils déclarent y faire « la plus part du temps la residence continuelle ». Reconn. des Mont. de Neuchâtel (1561), par G. HORY f°414. 2 Archives de l’Etat, Neuchâtel, I 17 n°7. Au XVIIème siècle, l’histoire des Ponts-de-Martel est déjà plus connue. La construction, en 1614, d’une chapelle ou auditoire sur un terrain donné par Benoît Chambrier, descendant de Pierre dont il a été question ci-devant ; le déplacement de la dite chapelle, en 1636, « sur le mas et terre de la Joux » appartenant à la ville de Neuchâtel ; l’érection de la paroisse en 1652, sont autant de jalons sur la route historique des Ponts-de-Martel jusqu’à la demande d’érection et la délimitation de la commune à la fin du XVIIIème siècle. Mais revenons en arrière pour découvrir des habitants. Sur un rouleau en parchemin 1, de plusieurs mètres de longueur, contenant les Reconnaissances de Travers, pour le prieuré du Vautravers, en 1372, se trouve mentionné un Gérard de Martel, à Travers, dont la femme s’appelle Matile. Ils possèdent une maison. Habitaient-ils aussi Martel, puisque Gérard est qualifié « de Martel » ? c’est probable. Au XVème siècle, nous trouvons encore un Jean de Martel Sauvestre, de la Sagne, dont les enfants Henriette et Claudy reconnaissent des biens vers 1527. C’est sans doute un descendant de Jeannin Sauvestre auquel Jean de Fribourg accensa 64 faux « en Martel » en 1444. Le fait d’être appelé « de Martel » permet de supposer qu’il a habité le quartier. La première mention d’un homme « des Ponts-de-Martel » date de 1533. Il est peu probable qu’il y en ait eu avant, parce que cela correspond à ce défrichement intense, à ces établissements, à ces octrois de fours vers 1526-1528. Le hameau est assez formé pour qu’on lui donne le nom des Ponts-de-Martel et qu’un de ses habitants soit dit venant de là. Il s’agit de Pierre Benoît, des Ponts-de-Martel, qui, le 27 octobre 1533, reconnaît devoir 100 écus à Humbert Houriet, de Sonvilier. Ce Pierre Benoît est fils de Renaud Benoît, de la Gratte, maire et bourgeois de Rochefort en 1512 et possesseur d’un marais « eis saignes de Marthels sur le biedz dez pontins ». Pierre Benoît eut un fils aussi appelé Pierre qui nous est mieux connu…parce qu’il a été notaire. Cela rend les gens célèbres ; nous le verrons ci-après. Nous avons trouvé plusieurs mentions du clerc des Ponts, Pierre Benoît, à partir de 1543. 1 Archives de l’Etat, Neuchâtel, C9 n°1. Lorsqu’il reconnaît des biens en 1561, ainsi que son frère Guillaume, il est désigné « clerc, juré en la justice de Rochefort, fils de feu Pierre Benoy, des Ponts-de-Martel ». Chose curieuse, c’est pour ainsi dire la seule famille, jusqu’au milieu du XVIème siècle, à laquelle on donne cette origine des Ponts-de-Martel 1. Ce premier notaire domicilié aux Ponts-de-Martel ne s’est pas toujours conduit comme on pourrait l’attendre d’un homme revêtu de la confiance publique. Les manuels du Conseil d’Etat nous apprennent qu’il a été suspendu pendant quelques mois de son office de notaire et de son rang de justicier pour avoir falsifié un de ses actes. [Du] xixme dict moys [de juillet 1574] 2. Touchant le clerc Benoy pour sa faulseté de limite, eu esgard a sa simplicité, a sa povreté, famille et petis enfans, on luy mespart de grace telle que, le premier jour plaidant a Rochefort, le maire le fera convenir par devant toute la Justice. Illec se prosternant a deux genoux criera mercy a Dieu, au Prince, a la Justice et aulx parties de son mesfaict, priant de misericorde et pardon avec promesse d’amendement de vie, et a mesme instant sera desmis de Justice et privé de la plume. Sauf et reservé la grace souveraine. Du xxme d’octobre 15743. Après disné. Touchant le clerc des Pontz pour sa grace demandee a Madame, n’ayant iceluy satisfaict a l’arrest du xixme jullet [15]74, il est remis jusques a ce qu’il y ait satisfaict, et puys madame advisera. Dernier novembre 1574 4 [En marge : ] Touchant le clerc des Pontz Remis par grace souveraine et authorité d’icelle a ses estatz de Justice et de notariat, a la charge de ne retomber et estre plus advisé en tel et aultre endroict qu’il n’a esté. En respect aussy de sa povreté et du moyen qu’il n’a d’entretenir sa famille. Le premier notaire des Ponts-de-Martel n’a pas eu la vie facile : les mutations de terrains, la rédaction de testaments et d’actes de mariage ne l’ont point enrichi. Cela est aussi une indication sur l’état de développement économique de la contrée et de prospérité de ses habitants. 1 Un acte du 21 juillet 1549, signé du notaire Pierre Benoît, nous apprend que Guillaume Contesse le vieux est aussi « des Pontz-de-Martel ». Archives de l’Etat.Neuchâtel S n°27. 2 Manuel du Conseil d’Etat, vol.2 f°92. 3 Id., vol.2, f°94. 4 Id., vol2, f°96 v°. On pourrait, d’après les reconnaissances de biens, les accensements de terrains, les octrois de fours et les mentions de maisons, établir une liste assez complète des familles propriétaires ou établies en Martel ou aux Ponts-de-Martel au XVIème siècle. Nous avons cité plusieurs noms au cours de ce travail ; il y en a d’autres, de familles éteintes aujourd’hui ; il y a ceux que le livre des ressortissants de la commune contient encore. Nous avons remarqué que presque tous les habitants ou cultivateurs en Martel venaient des environs immédiats. Faisons le tour de ce coin de pays en passant par Le Locle, la Sagne, le Val-de-Ruz, la Côte, Rochefort et la seigneurie de Travers et même par Neuchâtel, prenons-y un certain nombre de familles, et nous aurons ainsi la base primitive de la population qui créera les Ponts-de-Martel au XVIème siècle. Au début du XVIIème siècle, cette terre ingrate attirait encore du monde puisque dans l’acte de « permission donnee a ceux des Pontz de Martel de pouvoir bastir une chapelle », nous lisons cette phrase : Les montagnes de ces dictz Comtez se croissant et multipliant de jour a autre de grandz peuples, ceux qui se trouvent habituez loing des villages, temples et ressortz reçoivent plusieurs incomoditez pour s’y rendre es occasions et temps requis et necessaires, sçavoir faisons que les bonnes gens et habitans de Pontz de Martel en la mayorie de Rochefort se trouvent esloignez du temple de Bouldry leur perroisse d’environ trois heures de chemin et de celuy de la Saigne de plus d’une bonne heure, etc. Lorsque la paroisse fut créée et que le pasteur tint registres d’état civil, plus de 60 familles déjà firent bénir leurs mariages et baptiser leurs enfants, dans la période de 1662 à 1678, par exemple1. A cette époque, on peut se dispenser d’être à la recherche d’habitants des Ponts-de-Martel ; ils sont bel et bien là, animant le paysage. Il n’y a plus besoin de dépouiller avec peine de vieux registres pour les découvrir. Deux ou trois siècles auparavant, la découverte était moins aisée. 1 En voici la liste : Amez-Droz (de la Chaux-de-Fonds), Barbaz, Beljean, Benoît, Boiteux, Brand, Calame, Collier, Comtesse, Contesse, Cornu, Cosandier, Courvoisier, Courvoisier-Clément, Courvoisier-Piot, Droz-Busset, Dubois (du Locle), Ducommun, Dumont, Favre-Bulle, Favrot (de Château d’Oex), Félix, Février, Friollet, Gaudet, German, Grandjean, Grospierre, Guillaume, Guillaume-Gentil, Guinand (des Brenets), Guinchard, Herman, Hinche (de Rougemont), Huguenin, Humbert, Jacot, Jeanfavre, Jeanmaire, Jeanmairet, Jeanneret, Jeanrichard, Jolly (du Locle), Jornod, Maire, Mairet, Matile (de la Sagne), Matthey, Montandon, Nicole (de Rochefort), Paré ou Pari, Parel, Perrenod, Perrenoud, Perret (de la Sagne), Perrey, Peter, Petermand, Petoud, Petoux, Pétremand, Pitié dit Magnin (de Cormondrèche), Richard, Robert, Robert-Charrue, Romand, Roulet, Sandoz, Sergent (de Môtiers-Travers), Thiébaud, Tissot (de la Sagne), Vuille, Vuille-dit-Bille, Vuillaumier. Avons-nous réussi, avec un gros nuage de citations, de mentions, de déductions et de constatations, à dissiper la brume qui recouvrait, du XIVème au XVIème siècle, l’histoire de ce coin de pays ? Nous l’espérons sans en avoir la certitude. Il nous semble pourtant que l’on voit mieux cette colonisation de Martel, cet encerclement qui va en se resserrant jusqu’à former le point central –le cœur- près des ponts. Le registre des archives de l’Etat qui révèle le plus exactement cette partie de l’histoire des Ponts-de-Martel et a facilité cette étude, est ce livre de Reconnaissances de Rochefort, de 1512. Le commissaire et notaire Claude Dubois, qui l’a écrit et signé, a mis un soin tout spécial aux titres des chapitres et aux lettres commençant chaque reconnaissance. Il les a ornés avec profusion de dessins et de figures humaines, comme on en voit rarement dans nos volumes de reconnaissances. Ses lettrines sont vraiment remarquables. Dans notre obsession de recherche des habitants des Ponts-de-Martel, nous nous sommes imaginé un instant que toutes ces figures humaines, variant à chaque reconnaissance, représentaient peut-être les personnages dont il s’agissait. Quelle aubaine d’avoir les portraits de toute une population ! Nous avons abandonné bientôt cette idée ; ces figures sont grimaçantes et beaucoup tirent la langue. Nous ne pouvions décemment pas soutenir ici que ce sont les ancêtres de ceux qui ont fait des Ponts-de-Martel la belle et prospère commune que nous connaissons et qui reçurent avec tant de cordialité, pour la seconde fois, les membres de la Société cantonale d’histoire. Lorsque nous songeons à l’état ancien du lieu, - « pauvre et sterile et plain de roches1 », - nous ne pouvons nous empêcher d’admirer la persévérance, le travail, l’effort de plusieurs générations pour rendre fertile et habitable cette vallée du haut Jura neuchâtelois.
1 Reconnaissances de Rochefort (1512), par Claude DUBOIS, f°224 v°. |